15 jours viennent de s’écouler depuis l’article précédent sur les statistiques de RFI et pendant ce temps SMOS observe et transmet, augmentant ainsi le stock d’observations pour afiner nos statistiques… Avons nous découvert un filtre magique anti RFI-des-pollueurs-qui-nous-ennuient! comme le sous-entend le titre ? Hélas non, mais le nombre de données à notre disposition ayant augmenté cela nous permet de les choisir un peu mieux nos, d’affiner nos statistiques en sélectionant des points de vue différents sans perte de représentativité.

Nous vous proposons donc une revisite de ces RFI en utilisant de meilleures données, plus récentes, de Janvier 2010 à début Février 2010 contre mi Décembre 2009 – début Janvier 2010. Cela représente également un nombre d’échantillons plus important, presque 600 demies-orbites contre 250. (rappel: les cartes peuvent être agrandies par un click, voire même un deuxième)

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Probabilité de RFI - Période Janvier 2010 - Orbites Ascendantes & Descendantes - Dual Pol & Ful Pol

La première chose à faire est de confirmer la carte globale que nous avions obtenue et qui finalement avait réhaussé notre moral. Elle est présentée à gauche sur la nouvelle période. Comparativement, nos principaux pollueurs sont malheureusement toujours bien là et éclairent donc l’espace en permanence. Sur la carte ils sont faciles à repérer, cest là ou c’est rouge! avec une probabilité au plancher max toujours à 1 (aucune mesure d’exploitable). Leurs impacts indirects se confirment également et s’étendent loin, plusieurs milliers de kilomètres, et présentent deux aspects. Ils sont globalement responsables du niveau moyen général présent sur l’Afrique du Nord, l’Europe, Asie et Chine (couleur de fond bleu-clair, P à ~ 0.3 => une mesure sur trois inexploitable). Les sources les plus violentes (Espagne, Grèce, Moyen Orien, Chine) se propagent loin sous la forme de faisceaux convergents vers les sources intiales très rouges – ces faiseaux apparaissent de couleurs bleu-vert  (Probabilité supérieure à 1/2 => une mesure sur deux inexploitables). De manière opposée, nous observons également que le contraste s’intensifie et que les zones propres sont devenues très bleus-foncés confirmant ainsi leur statut (probabilité de RFI voisine de 0 => pratiquement toutes les mesures sont exploitables). Cette dernière observation dénote également d’une amélioration de la chaîne opérationnelle qui utilise de meilleures calibrations, diminuant un peu l’impact indirect des RFI. Elle a également éliminé quelques bugs qui pouvaient créer quelques artéfacts interprétés comme des RFI.

Lorsque l’on a beaucoup d’observations,  alors on peut se permettre de les séparer pour anlyser certaines facettes sans perdre en robustesse des indicateurs. C’est que nous vous proposons maintenant en considérant deux cartes de probabilités: une calculée sur les orbites ascendantes et l’autre sur les orbites descendnates. Cette comparaison donne un éclairage nouveau à cette problématique de RFI. elle donne à la fois un nouvel espoir d’augmenter le nombre potentiel de points expoitables pour tous les utilisateurs ,en particulier nous-mêmes, pour notre tâche de réglage de nos algorithmes du niveau 2. Mais également , ces deux cartes caractérisent de façon encore plus brutale la nuisance longue portée des sources de RFI de forte puissances.

Jugez par vous-mêmes: en haut nous avons la carte des probabilités calculée sur les orbites ascendantes uniquement et en bas sur les orbites descendantes. Les différences sont saisissantes. Entrer dans une analyse détaillée serait hors propos ici il y aurait tant à dire, mais  notons cependant quelques traits caractéristiques.

Probabilité de RFI - Période Janvier 2010 - Orbites Ascendantes - Dual Pol & Ful Pol

Le niveau moyen de RFI que l’on observe sur la carte globale en Europe étendue, avec une probabilité voisine de 1/2, est plutôt due à la somme de contaminations fortes vues dans une passe dans un sens et plutôt moyenne à faible dans l’autre sens ce qu donnait en moyenne globale une sur deux.

Les sources de fortes puissances qui sont sur la trajectoire de SMOS et en amont, même loin, pas encore dans le

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Probabilité de RFI - Période Janvier 2010 - Orbites Descendantes - Dual Pol & Ful Pol

champ de vue, vont contaminer les mesures. Souvenons nous que l’instrument ne regarde pas sous ses pieds, mais vise un peu devant lui d’environ 30°.  Il est donc particu-lièrement apte à percevoir des signaux trans-horizons arrivant face à lui. En contrepartie, une source disparaît également plus vite du champ de vision des antennes par l’arrière du satelitte, ce qui est probalement à l’oirgine de la disymétrie entre ces deux cartes. Nous pouvons remercier la conception instrumentale qui n’a pour ainsi dire pas de lobe arrières., sans quoi …

Ainsi pour reprendre le titre, l’Afrique de l’Ouest s’avère pratiquement pas ou peu exploitable du point de vue de la carte globale. Elle est complètement inexploitable si l’on considère les orbites ascendantes; dès le Togo la source en Espagne est reçue probablement par réflexion /refraction par certaines couches  de l’atmosphère.En revanche, et ça c’est nouveau, les orbites descendantes Africaines sont manifestement exploitables. Des constats similaires peuvent ête trouvés par exemple avec la France qui devient davantage exploitable sur les orbites ascendantes cette fois ou bien d’autres zones si l’on considère d’autres emmetteurs, e.g. en Grèce. D’autres sources, plus faibles qui étaient noyées montrent des carctéristiques similaires, allez voir par exemple comment le “petit” phare dans la République Dominicaine (~1500K°) éclaire loin …

Dans la première analyse nous soulignions l’importance et la nécessité de prendre en compte cette information pour la sélection des zones qui vont nous servir à valider nos chaînes de traitements et nos alogrithmes. Aujourd’hui, il est clair qu’il faut le faire mais de façon différenciées en fonction des passes, ascendantes ou descendantes ,et des zones visées – nous regagnons certaines zones, c’est certain. Il reste encore une petite marge d’amélioration le L1 opérationnel n’est pas encore rendu au sommet de l’art et un cycle orbital complet (2144 orbites) serait intéressant pour caractériser toutes les géomtries d’observations.

Cependant, ce n’est qu’une demie-victoire ou plutôt petite compensation face aux dommages occasionnés. Aux latitudes pas trop elevées, une orbite ascendante fournit une mesure d’humidité le matin autour de 6H solaire et la descendante une mesure d’humidité le soir autour de 18H solaire. Sur certaine région la variation diurne d’humidité du sol peut être très élevée. En ne pouvant observer que l’une ou l’autre par contrainte liée aux RFI, nous perdons cette différenciation importante dans la connaissance du cycle de l’eau. Et cela demeurera perdu tant que ces emissions sauvages continueront, tant que la loi ne sera pas appliquée.

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